Centre d’Instruction aéronautique fondé en 1897
Jules Saunière
Architecte et aéronaute, né à Neuilly sur Seine en 1872. Il est élève à l’école J.B. Say puis à l’école des Arts Décoratifs.
Il réalise en 1892 sa première ascension en ballon avec Auguste Malfroy, aéronaute et professeur de langues au lycée Lakanal.
Saunière effectue son service militaire à la compagnie d’aérostiers du 3ème régiment du Génie à Arras.
C’est à son initiative que sera organisée la réunion fondatrice de l’Aéronautique-Club de France, le 20 octobre 1897. Elu président, il le restera pendant presque 5 décennies, démissionnant début janvier 1945.
En 1914, Jules Saunière est mobilisé comme lieutenant à la 2ème compagnie d’aérostiers à Epinal.
Décédé en 1966 à Juziers (78).
Chevalier puis officier de la Légion d’honneur.
Henri Julliot
Ingénieur, né à Fontainebleau en 1855. Membre de l’ACDF depuis mai 1905. Entré 1er de sa promotion à l’école Centrale en 1873, il en sort Major en 1876. En 1877, il est ingénieur à la raffinerie Lebaudy, au 5 rue des Lions-Saint-Paul à Paris, puis en 1899, devient directeur technique dans la même ntreprise, au 19 rue de Flandre à Paris.
Cette même année, il participe aux projets aéronautiques des frères Paul et Pierre Lebaudy, projets qui mèneront à la construction en 1902 à Moisson, du dirigeable dit « le Jaune », dont la conception « semi-rigide » est due à Julliot. Plusieurs dirigeables seront construits ensuite, dont le « Le Lebaudy-4 », donné à l’armée en 1906, ce qui en fera le premier aéronat militaire. Durant cette période, Henri Julliot réside à Moisson, dans la villa « les Terrasses », au 5 rue des Mares.
Il émigre aux Etats-Unis où il devient manager chez Goodrich Company à Akron (Ohio), puis manager général du département aéronautique dans la même compagnie, à New York.
Henri Julliot décède à New York, le 2 avril 1923.
Georges Juchmès
Aéronaute. Né à Paris 8ème en 1874. Adhérent à l’ACDF depuis le 13 mai 1902. Effectue sa première ascension à 17 ans, le 14 juillet 1891. Participe à de nombreux concours d’aérostation.
Engagé dans le projet des frères Lebaudy de construction de dirigeables, il est le pilote, en compagnie du mécanicien Rey, lui-même membre de l’ACDF depuis novembre 1906, du premier des dirigeables Lebaudy. Breveté aéronaute militaire en 1905.
Pendant la guerre de 14-18, il est lieutenant à Chalais-Meudon. Il perfectionne un parachute qu’il a mis au point avant la guerre et en fait lui-même la démonstration dans les compagnies d’aérostiers, près du front.
Maire de Moissons de 1908 à 1912.
Alfred de Pischof
Ingénieur, aviateur. Né à Vienne (Autriche) en 1882, entre à l’Ecole spéciale des Travaux publics en 1902. Membre en juin 1906 de l’ACDF, il participe aux activités de l’Ecole pratique de vols planés à Champlan et construit un planeur muni d’un gyroscope.
Il s’associe avec Paul Koechlin pour faire voler un monoplan en 1907. Il invente le « manche à balai », qu’il ne prend pas le temps de faire breveter.
Il est le premier à survoler le Mont St Michel en 1909 alors qu’il s’entraine pour la traversée de la Manche.
Breveté pilote-aviateur par l’ACDF en juillet 1910. De retour d’un séjour à l’étranger, il développe après la Grande guerre, l’idée d’une aviation pour tous et démocratisée en se lançant dans la construction d’avions, ancêtres de « l’aviation légère ».
Il décède accidentellement en 1922, dans le crash de son avion, à Chatenay.
Edouard Surcouf
Ingénieur, aéronaute, constructeur. Né en 1862, il est membre associé de l’ACDF à partir du 7 mai 1902 et donne de nombreuses conférences tout en participant aux actions de formation de la Société.
Il effectue son premier vol en montgolfière à l’âge de 17 ans. Entré comme apprenti aux Grands ateliers aérostatiques du Champ-de-Mars à Paris, la plus grande usine de ballons au monde, il devient en 1889, le président de l’Ecole d’aéronautique.
Il rédige avec l’industriel Gabriel Yon, un ouvrage sur l’aérostation. Il épouse en 1897, Marie Bayard, qui deviendra une aéronaute et féministe de renom.
A partir de 1899, il dirige les Grands ateliers aérostatiques du Champ-de-Mars. Sous sa direction, l’entreprise innove en introduisant l’usage des tissus caoutchoutés. Il réalise son premier dirigeable en 1902, le Lebaudy 1. En 1906, il préside la Commission sportive de l’ACDF. Il présidera également la Commission sportive de l’AéCF.
Avec Henry Deutsch de la Meurthe, il fonde en 1908, la Société de constructions aéronautiques Astra qui va construire de nombreux dirigeables. La société, devenue Société Astra de Constructions Aéronautiques, va fusionner, après la Guerre, avec les Etablissements Nieuport pour donner naissance à la Société Astra-Nieuport qu’il dirigera jusqu’en 1923.
Aéronaute. Née Marie Bayard à Ham (80) en 1863, elle épouse Edouard Surcouf en 1897, dont elle divorcera en 1916.
Membre de l’ACDF depuis novembre 1904, elle est à l’origine en 1906 du Comité des Dames et est brevetée pilote-aéronaute cette même année.
Elle assurera la présidence du Comité des Dames jusqu’à sa démission en 1908. Après avoir quitté l’ACDF, elle fonde la Stella, société aéronautique féminine qui développe avec succès la promotion des activités aérostatiques auprès des femmes.
Le siège social sera dans un premier temps à son domicile du 92 boulevard Pereire à Paris, puis déménagera au 25 rue de Marignan.
Affiliée à l’Aéro-Club de France le 15 avril 1909, la Stella continuera à développer indépendamment de toute structure « masculine » ses activités et parmi elles, à partir de 1912, la délivrance de brevets d’aéronautes.
Charles Dollfuss
Aéronaute et historien. Né à Paris en 1893, devient membre de l’ACDF en mars 1910 alors qu’il est étudiant.
Il effectue sa première ascension le 29 octobre 1911 avec comme pilote Omer Decugis et est breveté pilote de ballon par l’ACDF (brevet n°64) en 1913. Cette même année, le 9 mars 1913, il effectue son premier vol solo. Après les guerre de 1914, il intègre le Comité de Direction et devient secrétaire de l’ACDF.
A la demande de Louis Hirschauer, il s’occupe des collections du « Conservatoire des matériels aéronautiques », qui deviendra le Musée de l’Air. Le musée, installé dans un premier temps à Chalais-Meudon, puis en partie au Ministère de l’Air, bd Victor, deviendra ensuite le Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.
Historien aéronautique, il est l’auteur, entre autres, de « l’histoire de l’aéronautique » écrite en collaboration avec Bouché et publiée en 1932. Il publie également « l’Année aéronautique » de 1919 à 1939. Il continuera à réaliser des ascensions jusqu’en 1978.
Henri Rey
André Wateau
Né le 23 juillet 1883 à Précy sur Oise, commune dont son père, Gaston Wateau est le maire. Conseiller municipal de Précy sur Oise de 1912 à décembre 1944. Avoué au tribunal de la Seine, il s’intéresse à l’Aéronautique et devient membre de l’ACDF en 1907. Obtient son brevet de pilote de ballon libre en 1909 et son brevet de pilote avion en 1911.
Lieutenant de réserve au début de la guerre de 1914, il est l’observateur qui dans un avion biplan Voisin observe le 2 septembre 1914 avec le pilote Louis Breguet, l’infléchissement vers l’est de la 1ère armée allemande, infléchissement qui est à l’origine de la Bataille de la Marne. Il termine la guerre avec le grade de commandant et une Croix de guerre barrée de 7 citations.
Entre les deux guerres, il est élu président de l’ACDF de 1919 à mi-janvier 1922 et en devient après cette date vice-président. Après avoir fondé en 1919 de « l’Union des Combattants de l’Air », il est vice-président de la ligue nationaliste « la Ligue des chefs de section ». Il est aussi président de l’Aéro-Club de France en 1934.
En 1940, rappelé par le Gouvernement de Vichy, nommé général de brigade. Il est nommé juge de la cour suprême de justice en août 1940. A ce poste, il participe au procès de Riom qui vise à juger les dirigeants de la IIIème République dont L. Blum, E. Daladier et P. Raynaud, considérés comme responsables de la défaite de 1940. Président d’honneur des « Vieilles Tiges ».
Décédé en janvier 1946
Alexandre Ananoff
Alexandre Ananoff, astronaute et critique d’art, est né à Tbilissi (Géorgie) le 7 avril 1910. A la prise de pouvoir par les Bolcheviques, la famille Ananoff quitte la Russie. Après un voyage qui les mène de la Turquie à l’Allemagne, où ils séjournent pendant deux ans, les Ananoff s’installent à Paris en 1921. Alexandre a 9 ans.
Naturalisé français, Alexandre Ananoff suit une scolarité exemplaire en primaire, mais décroche lors de son passage dans le Secondaire, se faisant renvoyer de plusieurs lycées. Quittant l’école pour exercer un métier, il se découvre en 1926, une véritable passion pour l’Astronomie.
S’il suit quelques cours à la Sorbonne, c’est en autodidacte passionné qu’il dévore les ouvrages traitant d’astronomie, notamment de spécialistes russes. A noter que l’Astronomie est encore à cette époque une science qui relève presque exclusivement de la… Science-Fiction. Parmi les pionniers, on trouve l’ingénieur Robert Esnault-Pelterie, ou l’allemand Hermann Oberth dont le travail porte sur les fusées.
Sa passion le pousse à partager son savoir auprès du public. Pour cela, il se rapproche de la Société Astronomique de France et avec un certain culot, alors qu’il est encore un parfait inconnu dans ce domaine, il propose de diffuser les connaissances qu’il accumule depuis maintenant plusieurs années, à travers des conférences. Il anime sa première réunion au siège de la Société, rue Serpente, le 26 mars 1929. Cette conférence, la première d’une longue série, lui ouvre les portes de la Société Astronomique de France dont il devient membre en novembre 1930.
Après les conférences, tout à son projet de vulgarisation de l’astronomie, il ambitionne de publier. Sa première brochure sort des presses en 1933. S’ensuit un premier article en juin 1934, dans la revue Hebdo…
Son activité est multiple et décuple proportionnellement à sa notoriété. Alexandre Ananoff alterne conférences, publications, expositions dans le but de promouvoir cette nouvelle science qu’est l’Astronautique.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, il est fait prisonnier, ce qui ne l’empêche pas dans son baraquement du Stalag XII D, de reconstituer son univers astronautique, à l’aide de dessins et de schémas de trajectoires de fusées cosmiques. Il est relâché en 1944, après avoir battu aux échecs… quatre responsables allemands du camp.
Rentré à Paris, Ananoff souhaite reprendre ses activités au service de l’Astronautique. Entre temps, le monde a découvert l’existence de nouvelles armes meurtrières : les fusées V2 et l’aviation à réaction. Pour Ananoff, ces nouvelles technologies ouvrent des perspectives pour l’exploration spatiale. Depuis longtemps, il est convaincu que les fusées sont les engins capables d’être propulsées dans la haute atmosphère et de s’arracher, avec la puissance nécessaire, à l’attraction terrestre.
Dans l’immédiat après-guerre, Ananoff, tout en développant une grande activité journalistique, crée en juin 1945 une section aéronautique au sein de l’Aéro-Club Universitaire et Scolaire de France (elle fermera en 1947), publie en 1946 son premier ouvrage et fonde une revue, l’Astronef.
C’est en septembre 1947, qu’Alexandre Ananoff fonde la Section Astronautique de l’Aéronautique-Club de France, baptisé plus précisément « Groupement Astronautique Français de l’Aéronautique-Club de France » dont il devient le président. Les membres se réunissent au siège social rue Lafayette et le troisième vendredi de chaque mois à la Sorbonne.
Cette nouvelle Section au sein de l’ACDF est l’aboutissement de contacts établis dès 1946 entre l’ACDF et Ananoff.
A la toute fin des années 40, ressurgit l’idée chez Ananoff l’idée d’organiser une conférence internationale à Paris. Après de nombreux mois de pourparlers entre les futures délégations et malgré de nombreuses défections individuelles, le 1er Congrès international d’astronautique s’ouvre à la Sorbonne le 30 septembre 1950.
Sur les affiches du Congrès, ainsi que sur les cartes des congressistes, est indiqué « Groupement Astronautique de l’A.C.F. » et l’adresse du 37 rue Lafayette à Paris. Cette adresse est celle du siège social de l’Aéronautique-Club de France.
Pourtant, Ananoff ne bénéficie aucunement de l’aide de l’ACDF et de son secrétariat pour l’organisation du Congrès. Ce désengagement de l’ACDF surprend douloureusement Ananoff, qui doit assumer seul la préparation matérielle du Congrès. L’attitude de l’Aéronautique-Club de France ne dissuade pas cependant Ananoff de continuer à oeuvrer au sein de son Groupement astronautique.
En janvier 1952, Ananoff est suivi par le Comité directeur de l’ACDF dans son souhait de décerner des médailles récompensant l’engagement aéronautique de deux spécialistes français, M.M. Pellvoisin et Houard, mais aussi, à titre posthume, au savant soviétique Constantin Tiolkovski, ce qui en pleine guerre froide n’était pas évident.
L’Aéronautique-Club de France frappe donc les médailles qui sont remises le 12 juin 1952 au domicile d’Alexandre Ananoff. Ce dernier espère, à travers cette remise symbolique, l’abolition des préjugés politiques qui nuisent selon lui au développement de l’Astronautique. C’est peine perdue, car en septembre 1952, des dissensions apparaissent au sein du Comité directeur de l’ACDF, certains membres lui reprochant la remise de la médaille à Tiolkovski. Atteint par ces critiques, Ananoff démissionne en octobre 1952 de sa responsabilité de président de la Section astronautique de l’ACDF et annonce simultanément la dissolution du Groupement Astronautique Français.
Lassé, Alexandre Ananoff, autodidacte, qui fut le grand vulgarisateur de l’Astronautique dont il commença à s’occuper dès 1929, qui porta à force de volonté l’idée d’une science universelle à travers l’organisation du 1er Congrès d’astronautique qui fut la matrice de la Fédération Internationale d’Astronautique, de nombreux articles et ouvrages basés sur une importante documentation, qui collabora avec Hergé, à la demande de ce dernier, sur l’album « On a marché sur la Lune », prend de plus en plus de distance avec les instances officielles de l’Astronautique pour se consacrer sur la fin de sa vie à l’Art.
Alexandre Ananoff décède le 25 décembre 1992, à 82 ans.
Il y a 110 ans le mercredi 22 septembre 1909, Ferdinand Ferber, membre d’honneur de l’ACDF et sans nul doute le plus émérite des pionniers, décède accidentellement à Beuvrequen, lors du meeting de Boulogne sur mer.
Ferdinand Ferber, né à Lyon en 1862, découvre en 1898, dans la presse allemande, les essais de planeur menés par Lilienthal. Cette lecture détermine la passion qui va l’animer tout le reste de sa vie. Il consacre alors tout son temps libre, à construire, expérimenter et voler.
Par ailleurs, Ferber entreprend de tisser des liens épistolaires aussi bien avec les Frères Wright, qu’avec Octave Chanute, tout en popularisant l’aviation balbutiante par des articles de presse, des livres ou des conférences qui ne manquent pas de susciter l’adhésion de futurs pionniers, dont le jeune Gabriel Voisin avec qui il entretiendra une forte amitié.
A partir de ses propres recherches, Ferber réussit, après Ader et les Wright, à voler avec un avion à moteur en…1905.
A Lyon, le 30 janvier 1904, à l’initiative de l’Aéronautique-Club de Lyon, le Capitaine Ferber fait une conférence sur l’aviation et les expériences de vols planés. En décembre 1905, une section « Aviation » voit le jour à Lyon.. Elle recense rapidement 30 membres et ce sous la présidence du capitaine Ferber lui-même.
En mars 1906, des fonds sont débloqués pour construire un planeur. Il s’agit d’équiper le jeune Comité d’aviation de l’ACDF parisien, comité dont la présidence est assurée par Alfred de Pischof.
La construction du planeur est confiée à la société Blériot-Voisin et en mai 1906, Gabriel Voisin fait don du planeur à l’ACDF.
Le 10 juin 1906, c’est le capitaine Ferber, présent à Champlan qui offre lui aussi un de ses planeurs à la jeune section d’aviation. Ce planeur « Ferber » devient ainsi, après le planeur Voisin, le deuxième aéronef en propriété de l’Aéronautique-Club de France.
Par la suite, et jusqu’à son décès accidentel, Ferdinand Ferber saura marquer son intérêt pour l’Aéronautique-Club de France, en participant régulièrement aux activités de « planement » de Champlan. Il honorera également de sa présence les repas trimestriels de l’ACDF.